La fondation

X Labbaye en 1695La fondation de l’abbaye Notre-Dame d’Étival en 1109 s’inscrit dans le sillage de la célèbre abbaye de Fontevraud créée quelques années plus tôt en 1101 par Robert d’Arbrissel. Notre-Dame d’Étival est également contemporaine de plusieurs abbayes établies dans le grand ouest de la France, en Anjou, Bretagne, Maine, Basse-Normandie et Perche dont celles de Nyoiseau (1109), Notre-Dame du Nid-au-Merle (1112), Savigny (1112) et Tiron (1114), toutes fondées comme Étival par des disciples du fondateur de Fontevraud.

En 1109, l’ermite Alleaume, disciple de Robert d’Arbrissel, déjà installé en forêt de Charnie avec une petite communauté au lieu de Saint-Nicolas, entre Viviers et Blandouet, obtint de Raoul, vicomte de Beaumont, seigneur de Sainte-Suzanne, la fondation d’un monastère de femmes à Étival dont la direction fut confiée à la propre sœur de Raoul, Godehilde, venue du Ronceray d’Angers.

A la mort d’Alleaume en 1152, l’ermitage de St Nicolas fut annexé à l’abbaye d’Étival.

Raoul, vicomte de Beaumont, fils d'Hubert de Beaumont, vicomte du Mans (il fut le dernier à porter le titre de vicomte du Mans), possédait plusieurs places fortes de la région : Beaumont, Fresnay et Sainte-Suzanne. C'est à une vingtaine de kilomètres de ce dernier château (qui avait victorieusement résisté aux troupes anglo-normandes de Guillaume le conquérant vingt-trois ans plus tôt), au cœur de la forêt de la Charnie, que Raoul pourvoit financièrement à l'édification de l'abbaye. Il abandonne donc en toute propriété aux religieuses l’emplacement de l’abbaye. La fondation s’accompagne également de la création de la paroisse d’Étival. Enfin, Raoul octroie aux religieuses le droit de tenir, dans la dite paroisse, une foire annuelle, le lundi de Pâques.

Les pierres de calcaire de la Champagne mancelle et les roches très dures, un peu rougeâtres, des environs (grès roussard), fournissent le matériau nécessaire à la construction de l’abbatiale lui donnant une teinte sombre qui ajoute à l'austérité du lieu. L'évêque du Mans, Hildebert de Lavardin, vient consacrer l'église et désire qu'y soit suivi l'ordre de Saint Benoît, à l'égal de la Communauté du Pré, établie sur le tombeau de l'évêque Saint Julien du Mans au Mans.

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